Démarches factuelles dans le téléglaucome au Canada

avril 2021

RÉSUMÉ ANALYTIQUE

Le présent rapport fait le survol des démarches factuelles dans le téléglaucome (TG) utilisées au Canada en date de janvier 2021. Le TG consiste en un ensemble d’options qui ont recours à la télémédecine pour améliorer les soins prodigués aux patients présentant un glaucome (qu’il s’agisse de patients qui ont déjà reçu leur diagnostic ou qui sont exposés à un risque de glaucome). Ce document se veut un tremplin pour les ophtalmologistes du Canada qui souhaitent se lancer dans le TG.


Ce projet est le fruit des réflexions du Groupe de travail sur le téléglaucome de la Société canadienne de glaucome, qui est formé de spécialistes du glaucome et d’ophtalmologistes généralistes de partout au pays.


Depuis l’arrivée de la pandémie de COVID-19, nombreux sont les médecins qui se sont tournés vers les soins virtuels, ne serait-ce que partiellement. Trois axes justifient le recours général au TG. D’abord, on s’attend à ce que la demande en matière de soins ophtalmologiques au Canada augmente en raison du vieillissement de notre population et de la prévalence croissante des pathologies menaçant le pronostic visuel, comme le glaucome, la dégénérescence maculaire liée à l’âge et les cataractes. Or, l’amélioration de l’accès à ces services demeure un enjeu de taille dans un contexte de budgets réduits et d’un nombre limité de prestataires de soins. Ensuite, les populations rurales et éloignées sont depuis longtemps moins bien desservies en matière de soins spécialisés, et leur santé en souffre. En effet, l’équité en santé est au centre des préoccupations des politiques sanitaires canadiennes depuis des décennies, mais les progrès ne sont pas à la hauteur des attentes. Enfin, tant les patients que les prestataires de soins affichent une préférence marquée envers les soins virtuels parce qu’ils offrent des économies de temps et d’argent. Les soins virtuels représentent une solution réaliste pour répondre aux besoins de notre population en matière de santé, tout en permettant au système de santé de tirer la meilleure partie de ressources restreintes.


On trouvera, dans les pages qui suivent, les grandes lignes de trois modèles de TG accompagnés de cas cliniques de même qu’une proposition de configuration standardisée en vue du TG. Ces modèles – le module d’extension, le modèle à intégration numérique ou intra-cabinet et le modèle de collaboration12 – décrivent comment les médecins peuvent, de façon virtuelle, réaliser des dépistages (y compris le triage), faire des consultations et assurer la surveillance de leurs patients. Les médecins peuvent souhaiter ajouter l’un ou l’autre des éléments de ces modèles à leur pratique professionnelle, selon leur situation propre. Ce rapport admet également l’existence d’une lacune importante du TG, soit l’absence de gonioscopie. Les médecins doivent donc trouver des solutions de rechange pour évaluer le risque de glaucome à angle fermé.


Le lecteur trouvera également dans ce rapport des suggestions de schémas de pratique professionnelle, des outils pour réaliser les évaluations à distance, un résumé des enjeux médicolégaux et des aspects propres au permis d’exercice et à l’innocuité (y compris de manquer le diagnostic du glaucome à angle fermé et d’autres glaucomes secondaires), une synthèse des avantages et des défis du TG (notamment en ce qui a trait à la facturation), une réflexion sur l’avenir prometteur du TG ainsi que des recommandations sur la façon de surmonter les obstacles en vue d’optimiser les soins offerts dans un contexte virtuel.


La pandémie de COVID-19 nous a fait voir que les limites des soins virtuels sont en grande partie celles que nous leur attribuons. La progression des soins virtuels doit essentiellement trouver son élan de l’intérieur même du système de santé. Nous espérons que ce document outillera et inspirera les médecins à forger leur propre chemin dans la téléophtalmologie dans son ensemble, et dans le TG en particulier.

Lisez le rapport complet ici.